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Ni chauves ni souris

Ils protègent les chauves-souris en Suisse!

Autrefois une poignée, les volontaires sont aujourd'hui des centaines à rejoindre les scientifiques pour protéger les chauves-souris. Interview avec Pascal Moeschler, Directeur du Centre de coordination ouest pour l'étude et la protection des chauves-souris (CCO)

Autrefois une poignée, les volontaires sont aujourd'hui des centaines à rejoindre les scientifiques pour protéger les chauves-souris. Interview avec Pascal Moeschler, Directeur du Centre de coordination ouest pour l'étude et la protection des chauves-souris (CCO)

Protection des chauves-souris en Suisse
Pascal Moeschler

Pascal Moeschler, comment vont les chauves-souris en Suisse ?

Pas encore bien… mais bien mieux ! Après avoir failli perdre plusieurs espèces de chauves-souris, la Suisse a été l'un des premiers pays à protéger tous les chiroptères en 1966. Une prise de conscience générale a donné lieu à une mobilisation inattendue. Celle-ci s'organise depuis 30 ans via le réseau d'étude et de protection basé en Suisse romande à Genève (CCO) et en Suisse alémanique à Zurich (KOF).

Comment expliquer ce déclin qui se poursuit ?

En arrière-fond, il y a évidemment la dégradation des milieux naturels et l'utilisation généralisée des pesticides. Mais le plus dangereux reste à mon avis l'ignorance qui suscite des craintes ou des comportements inappropriés. Que ce soit dans un contexte agricole, lors de la rénovation d'un bâtiment ou sur tout le dossier des éoliennes. La science a clairement montré que les pales de ces dernières tuent par collision ou chute de pression en moyenne huit chiroptères par machine et par an. Cela paraît peu, c'est en réalité énorme vu le faible taux de natalité de ces animaux. De ce point de vue là, peut-on encore parler d'électricité vraiment verte ?

Que fait le CCO pour remédier à cette situation ?

Grâce à notre réseau extrêmement dense, correspondants régionaux et bénévoles se déplacent sans cesse dans les greniers des gens, auprès des décideurs ou dans les chantiers de rénovation pour rassurer et informer… au lieu de poursuivre en justice. Des expositions et des projets de science participative permettent aussi de sortir de l'ombre ces bêtes de la nuit. Des études sociologiques ont révélé de nombreux a priori négatifs qu'il a fallu balayer avec pédagogie. L'enjeu, c'est que la biodiversité devienne une question culturelle, un réflexe du quotidien ! La chauve-souris permet de réfléchir à des questions urgentes et d'une grande modernité sur notre environnement de demain.

Cette recherche de compromis porte-t-elle ses fruits ?

Oui, mais pas toujours. En reprenant l'exemple des éoliennes, il serait possible d'éviter 80% des collisions en arrêtant les pales quand le vent est faible, c'est-à-dire quand sortent les chauves-souris. Cette précaution occasionnerait des pertes de rendement de seulement 2%. Mais certains acteurs trouvent la perte économique encore trop importante… pour tout souci avec les chauves-souris en Suisse, liste des correspondants régionaux sur le site du CCO.

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Ni chauves ni souris

Couverture de La Salamandre n°230

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 230  Octobre - Novembre 2015
Catégorie

Écologie

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