Le lichen dans les œuvres d’Isabelle Millet
Petite fille de dentelière, l’artiste ligérienne Isabelle Millet mêle la finesse de la broderie et de la céramique à l’étrange beauté des lichens. Naissent alors des œuvres délicates et originales.
Petite fille de dentelière, l’artiste ligérienne Isabelle Millet mêle la finesse de la broderie et de la céramique à l’étrange beauté des lichens. Naissent alors des œuvres délicates et originales.
“« Les branches ramassées sont choisies pour leur forme bien sûr, mais surtout pour les lichens qui les recouvrent. Lobes dentelés, ramifications fourchues, coupoles ourlées, couleurs dorées ou argentées… autant de subtils détails qu’il me plaît de mettre en lumière. »
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“« Les coupons de tissus de ma réserve ou le vieux linge de maison rapiécé sont le support de mon travail. Parfois fragiles, ils nécessitent quelques ravaudages supplémentaires. Des teintures végétales de consoude, fanes de carottes ou feuilles de thé viennent nuancer l’ensemble. »
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“« Les points de nœud ou de poste s’accrochent à la toile tout en imitant les reliefs et les teintes du lichen. Lorsque la matière ou la couleur s’y prête, de petits échantillons de tissus viennent se greffer à la composition. »
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Isabelle Millet
Artiste plasticienne, près de Saint-Etienne (Loire).
Redonner vie aux anciens draps brodés, au vieux linge de maison et aux échantillons de dentelles de mes aïeules, c’est une des intentions de mon travail. Je cherche à m’approprier les gestes lents et respectueux des dentelières de ma famille pour tenter de maîtriser, comme elles, le fil et l’aiguille. Après avoir découvert la céramique dans les années 2010, j’ai commencé à intégrer de fines plaques de grès ou de porcelaine dans certaines de mes œuvres. J’ai multiplié les possibilités sans jamais délaisser le travail de couture et de broderie.
Puis, un jour d’hiver, en parcourant les chemins autour de chez moi, mon regard s’est posé sur un arbre en dormance. Il était presque entièrement recouvert de jaune vif et de boules argentées. J’ai ressorti un numéro de la Revue Salamandre datant d’il y a vingt ans, L’amour des lichens (> n° 148 à feuilleter). Révélation ! J’ai aussitôt eu envie d’observer et de révéler ces êtres vivants incroyables. Aujourd’hui, je porte le même intérêt aux textures, ramifications et couleurs des lichens qu’à la diversité des tissus. Le mélange de ces deux univers nourrit une inspiration sans limites.
Apprenez-en plus sur les lichens avec Julien Perrot.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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