Leçon N°8 : Parthénogenèse ou clonage, se suffire à soi-même
Faut-il forcément être deux pour se reproduire ? Non, certains animaux s’en sortent très bien tout seuls.
Faut-il forcément être deux pour se reproduire ? Non, certains animaux s’en sortent très bien tout seuls.
Au fond de l’océan Atlantique, un bras d’étoile de mer gît sur un corail. Ce cylindre de couleur jaune orangé a l’air flasque et sans vie. A y regarder de plus près, quatre autres membres minuscules lui sont rattachés. Oh, surprise ! Voilà que le drôle d’animal déguerpit sans crier gare. Cette étrangeté de la nature est une jeune comète de mer.
Occasionnellement, cet échinoderme peut perdre l’un de ses membres suite à une capture par un prédateur ou un accident. Mais, l’animal peut les régénérer. Et comme chacun de ses membres contient tous les organes nécessaires à la survie, une étoile de mer indépendante peut se développer, même à partir d’un seul bras. Ce mode de reproduction par fragmentation est dit asexué. Tous les descendants ainsi produits sont des clones.
Parent solo
L’étoile de mer est-elle la seule partisane du no sex ? Loin de là… Certains lézards, crustacés ou insectes comptent parmi les convertis. Chez l’hydre, animal translucide de 15 millimètres apparenté aux méduses et aux coraux, une naissance peut survenir simplement par bourgeonnement. Un nouvel être se développe à partir des cellules de son parent, puis se détache le moment venu pour prendre son indépendance. Du côté du phasme, on pratique également allégrement la parthénogenèse (> ci-dessous). Certaines femelles produisent des ovules fertiles sans aucune fécondation par un spermatozoïde. Et toc, plus besoin des mâles !
Miser sur le clonage
L’activité sexuelle est parfois bien agréable, mais le clonage beaucoup plus efficace. Il permet de se multiplier rapidement, de manière économique et sans prise de tête. Pas besoin de courir après un partenaire, de s’évertuer à lui plaire ou de se battre contre des rivaux. Un pratiquant de la reproduction asexuée se suffit à lui-même !
Cette stratégie a cependant un hic : elle ne permet aucun brassage génétique générateur de diversité au fil des générations. Ce petit rien est précisément ce qui fait tout l’intérêt de la reproduction sexuée. La diversité des individus au sein d’une espèce, c’est une véritable assurance à long terme qui permet de réagir à toutes les surprises de la vie.
Le sexe, c’est coûteux et compliqué. Mais le clonage, c’est le risque de ne plus évoluer. L’idéal en somme, ce serait peut-être de combiner les deux stratégies comme le font, par exemple, les pucerons.
Star de mer
Les étoiles de mer (> ci-contre) ont habituellement cinq bras, parfois six, sept, voire cinquante. Celle-ci en a cinq dont un beaucoup plus grand que les autres.
* Parthénogenèse
Nom féminin
Mode de reproduction sans l’intervention d’un mâle. On en connaît trois types différents :
- En cas de parthénogenèse thélytoque, l’ovule non fécondé se développe et devient un individu femelle. C’est le cas chez certains pucerons, phasmes et lézards.
- A l’inverse, l’arrhénotoque produit uniquement des mâles. Dans ce cas, il y a formation de femelles en cas de fécondation. C’est donc une parthénogenèse facultative: l’espèce possède des individus des deux sexes comme chez les abeilles ou les fourmis.
- Dans la forme deutérotoque, il y a des périodes de production de femelles, puis de mâles, de manière cyclique. Certains pucerons varient ainsi les genres.
Pourquoi le coussin de belle-mère, une étoile de mer invasive, prolifère au large de l’Australie ?
A - Cet échinoderme est toxique pour l’homme. Une association locale l’a favorisé comme solution contre les belles-mères.
B - On les coupait souvent en deux afin de les éliminer, alors que cette pratique produit l’effet contraire et favorise leur multiplication.
C - Un bras de coussin de belle-mère ne se régénère pas en deux, mais en trois étoiles de mer distinctes.
B
Pour en apprendre plus sur le cycle de vie extraordinaire du puceron, lisez notre article.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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