En Occitanie, une rivière a été renaturée
Près de Montpellier, le cours d’une rivière a été libéré pour permettre aux zones humides environnantes de retrouver leur naturalité.
Près de Montpellier, le cours d’une rivière a été libéré pour permettre aux zones humides environnantes de retrouver leur naturalité.
Le Syndicat du Bassin du Lez (EPTB), la métropole de Montpellier et la commune de Lavérune s’investissent pour la restauration des zones humides qui bordent la rivière Mosson. « Ce projet est remarquable car il est né d’une démarche volontaire vertueuse, et non d’une obligation de compensation suite à une destruction d’espaces naturels », rapporte Mathieu Denat, chef de projet et formateur aux Ecologistes de l’Euzière.
Dès les années 1980, le petit cours d’eau méditerranéen a été dompté pour limiter l’érosion des rives et l’impact des inondations. « Cela a eu pour conséquence de rectifier les berges du cours d’eau et d’altérer le fonctionnement et la qualité des prairies humides », explique l’écologue. Ces transformations ont figé la dynamique naturelle de cet affluent du Lez, réduisant fortement les échanges avec les berges et les prés associés. Il y a une quinzaine d’années, la commune riveraine de Lavérune a pris conscience des enjeux environnementaux à cet endroit et a mené des actions de préservation et d’acquisition foncière. Dans ce cadre, la municipalité a racheté en 2016 une ancienne pépinière de 5 ha le long du cours d’eau.
“Ce projet est né d’une démarche volontaire et vertueuse.
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Les premières actions concrètes entamées en 2021 ont consisté à déconstruire le bâti et les aménagements routiers qui empêchaient les eaux de surface de pénétrer le sol et d’alimenter les nappes. « On partait de loin, se souvient Geoffrey Didier, chargé de projet à l’EPTB Lez, il a fallu aussi désamianter les bâtiments et exporter 30 000 m3³ de remblais pour qu’ils soient réutilisés ailleurs. » Les enrochements qui servaient à endiguer le cours d’eau ont également été supprimés. Un bras mort restauré et une mare ont ensuite vu le jour.
Aujourd’hui, les berges ainsi redessinées sont végétalisées avec des dizaines d’arbres et des centaines de graines ou boutures prélevées in situ avant leur terrassement. « Nous avons broyé les espèces exotiques envahissantes pour ensuite enrichir le sol », précise Geoffrey Didier.
Une gestion adaptée va se poursuivre, accompagnée d’un suivi à long terme des espèces et des milieux. Des nichoirs fleurissent désormais le long de la Mosson pour attirer oiseaux et chauves-souris. Non loin du bourg de Lavérune, l’espace renaturé profite déjà aux riverains et aux promeneurs. Tout récemment, ce projet exemplaire a été primé lors de l’édition 2022 du Prix national du génie écologique, soutenu par le ministère de la Transition écologique.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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