© Cyril Girard, editions-mediterraneus.fr

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Objectif poisson-lune

Les poissons satellites qui accompagnent le poisson-lune

Véritable hôtel-restaurant pour une myriade de bestioles marines, le poisson-lune ne voyage jamais seul.

Véritable hôtel-restaurant pour une myriade de bestioles marines, le poisson-lune ne voyage jamais seul.

La peau de Mola mola et son mucus grouillent littéralement de parasites. Plus de la moitié – des dizaines d’espèces – appartiendraient au groupe des vers plats. Ils s’incrustent aussi dans les entrailles du poisson-lune comme les intestins, le foie, les branchies, la bouche et le tissu conjonctif. Dans cette horde de squatteurs, il y a des crustacés copépodes, isopodes, cirripèdes et branchioures. Des vers nématodes, des protozoaires et même des acanthocéphales à tête épineuse. Excusez du peu ! Les fortes charges parasitaires observées chez ce grand nageur viendraient de son alimentation. Méduses et consœurs seraient en effet des hôtes intermédiaires pour de nombreux parasites au stade larvaire. Et en se régalant, Mola s’infecte.
Les chercheurs voient dans ces minuscules profiteurs des indicateurs de la diversité des proies qui leur sont généralement associés. La baguette magique des analyses moléculaires révèle parfois l’origine géographique des parasites, donc les voyages du poisson-lune.

Poisson-lune offrant sa peau au soleil et aux goélands leucophées qui la nettoient des parasites.
Poisson-lune offrant sa peau au soleil et aux goélands leucophées qui la nettoient des parasites. / © Cyril Girard, editions-mediterraneus.fr

Heureusement, celui-ci ne se laisse pas faire. Ses plongées à grande profondeur, parfois jusqu’à plus de 400 m, seraient une façon de se débarrasser d’une partie des indésirables. Pour les mêmes raisons, il se dore la pilule à la surface, comme un lézard. Poissons et même oiseaux se régalent alors d’un menu gluant offert sur un plateau. Quand les grands Mola viennent du large et s’approchent des côtes, ce serait pour profiter de stations de nettoyage où vivent les poissons aspirateurs. C’est un peu comme entre l’oiseau pique-boeuf des savanes et l’éléphant : un échange de bons services.

Poisson-lune qui se fait nettoyer des parasites par des labridés
© Cyril Girard, editions-mediterraneus.fr

Record : Top pouilleux

Plus de 54 espèces de 40 genres d’organismes parasites ont été recensées sur Mola mola par le National Marine Fisheries Service américain.

Poissons-service

Labres, sars, girelles… Autant de poissons des eaux côtières susceptibles de soulager les poissons-lunes de leurs parasites.

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Objectif poisson-lune

Couverture de La Salamandre n°247

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 247  août - septembre 2018, article initialement paru sous le titre "Satellites et compagnie"
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