Comment les fleurs évitent l’autofécondation
Les fleurs privilégient les rencontres exotiques aux arrangements personnels. Explications.
Les fleurs privilégient les rencontres exotiques aux arrangements personnels. Explications.
Actes différés
Comment éviter l'autofécondation quand on est en même temps mâle et femelle ? Chez l'épilobe en épi, les étamines libèrent le pollen avant que le stigmate femelle ne soit arrivé à maturité. Ce décalage permet à la fleur d'opérer un véritable changement de sexe : d'abord mâle, puis femelle. Evidemment, comme tous les pieds d'une population ne se développent pas au même rythme, certains individus ont le stigmate mûr au moment où d'autres fournissent du pollen.
D'un lit à l'autre
Chez les primevères et les pulmonaires, il faut aussi à tout prix aller voir ailleurs. L'ingénieux mécanisme que voici le permet : la moitié de la population dite longistyle présente des fleurs au style long et aux étamines courtes. L'autre moitié dispose d'étamines longues et d'un style court. On les appelle brévistyles.
Les gros grains de pollen des étamines longues ne sont compatibles qu'avec les fleurs au style long. De même, les étamines courtes produisent un pollen fin qui n'est accepté que par les individus au style court. Ainsi, les sexes cohabitent en bonne intelligence dans chaque fleur sans aucun risque d'autofécondation. La salicaire commune a poussé ce principe encore plus loin dans une sorte de ménage à trois. Chez cette plante, trois types d'étamines et de pistils courts, moyens et longs cohabitent en formant trois catégories de fleurs différentes.
Caresses solitaires
Chez la saxifrage faux orpin, les étamines ne se contentent pas de faner. Elles subissent une véritable castration et tombent avant de laisser la place au pistil. Mais il arrive parfois qu'une étamine échappe à cette ablation et reste là, droite comme un i. De même, les campanules gardent elles aussi une option de sauvetage avec l'autofécondation. Leurs étamines sont mûres avant le pistil. Mais si aucun pollen étranger ne vient, la fleur se débrouille en solitaire grâce à une réserve personnelle de pollen déposé par les étamines sur le pistil avant que celui-ci ne soit prêt. En désespoir de cause, les lobes du stigmate s'ouvrent largement puis s'enroulent sur eux-mêmes, récupérant ainsi ce pollen de la dernière chance.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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