Seps strié, un lézard aux pattes minuscules
Hibernation à rallonge, queue détachable, pattes minimalistes… Découvrez l’étrange seps strié, un lézard qui vit dans le sud de la France.
Hibernation à rallonge, queue détachable, pattes minimalistes… Découvrez l’étrange seps strié, un lézard qui vit dans le sud de la France.
Mi-juin non loin de Marseille, 24 °C en fin de matinée. Entre un rocher et quelques touffes d’herbe sèche, un reptile se dore la pilule. Mais qui est-il ? A première vue, un serpent. De plus près, ses 40 cm et le profil de sa tête font plutôt penser à un orvet. Jusqu’à ce qu’il laisse apparaître de minuscules pattes à trois doigts. Enigme résolue, c’est donc un lézard, le seps strié ! Mais à quoi servent ses membres lilliputiens ? A se déplacer lentement, notamment lorsqu’il chasse. A l’arrêt, elles joueraient un rôle de béquilles pour le stabiliser. Mais s’il s’agit de fuir ou de parcourir une longue distance, elles disparaissent dans de petits renfoncements et le seps ondule alors son corps comme un serpent. Couvert de fines écailles lisses et brillantes qui dessinent des lignes claires et foncées aux reflets bronze, il ne doit pas son nom latin au hasard : Chalcides striatus signifie « cuivre strié ».
Présent du Portugal à l’Italie en passant par le Midi de la France, cet étrange reptile est sensible au froid. En Provence, on pourrait penser qu’il profite du soleil une bonne partie de l’année, mais non ! Ce sudiste est si frileux qu’il hiberne la moitié de l’année, enfoui dans la terre ou le sable, entre les feuilles ou sous un tas de pierres. L’exigeant animal ne supporte pas non plus les grosses chaleurs. Au cœur de l’été, il ne s’active que le matin et réduit parfois totalement son activité quand le thermomètre est trop haut, c’est l’estivation. Les seps mâles se rassemblent durant la période de reproduction, d’avril à juin. Les combats sont alors fréquents et peuvent être violents, avec des morsures qui laissent des cicatrices (> Lâcher le morceau).
Le reptile ne fréquente pas les forêts ni les milieux les plus humides. Sa répartition est donc discontinue, mais le seps peut être localement très abondant, avec des densités atteignant 20 individus pour 100 m2. Vivipare, la femelle met bas trois à douze jeunes d’une dizaine de centimètres. Ils se dispersent dès la naissance et sont tout de suite autonomes, bien qu’ils ne commencent à s’alimenter de toutes sortes de petits invertébrés qu’au bout d’une semaine. Notre lézard court sur pattes craint certains serpents, rapaces ou hérons, mais aussi des mammifères comme le renard ou la genette. Farouche et très vif, il ne se laisse souvent observer qu’une seconde avant de prendre ses jambes à son cou.
Lâcher le morceau
Le seps peut abandonner sa queue lors d’un affrontement ou si un prédateur l’attrape par l’arrière.
Ce comportement appelé autotomie lui permet de sauver sa peau en laissant cet appendice non vital en pâture à l’ennemi. Il a un seul joker, son corps cicatrise ensuite pour laisser place à un moignon. Environ un individu sur deux n’a plus sa queue complète.
Cousin Italien
Proche parent du seps, le scinque ocellé est présent du Maroc au Pakistan. Il vit aussi sur plusieurs îles méditerranéennes, notamment en Sicile et en Sardaigne. Modestes comparées à son corps trapu, ses pattes sont tout de même plus développées que celles de son cousin. Les siennes ont cinq doigts et il les utilise systématiquement pour se déplacer.
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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