Un castor comme voisin – étape#100
La rivière qui coule en contrebas du jardin cache bien des trésors de nature. Parmi eux, le spectaculaire castor s'est enfin montré.
La rivière qui coule en contrebas du jardin cache bien des trésors de nature. Parmi eux, le spectaculaire castor s'est enfin montré.
Pendant le fameux confinement de mars et avril, j'avais pris davantage de temps pour contempler la vallée. J'avais fini par découvrir quelques vues insoupçonnées sur la rivière avant que le feuillage ne pousse trop. C'est incroyable mais je n'avais jamais remarqué auparavant que je peux admirer le cincle, le martin-pêcheur, le chevalier guignette, la bergeronnette des ruisseaux ou encore le harle bièvre depuis le jardin. A l'aide d'une longue-vue, bien sûr.
C'est durant cette période très spèciale que j'ai pu observer des branches vertes de saules et d'érables descendre le courant. Certaines s'accumulaient sur le petit barrage du moulin, d'autres le franchissaient. Lors des rares montées des eaux, tout était embarqué. J'ai d'abord pensé à un riverain qui coupait des arbres mais une telle pratique était interdite. Assez vite, j'ai soupçonné le plus farceur des bûcherons : le castor. L'avenir me l'a confirmé courant mai lorsque j'ai découvert de nombreux indices indéniables, dont un terrier hutte consolidé avec des rameaux frais.
En cette mi-juin, les jours longs offrent du temps d'observation à la fois diurne et tardif, une aubaine pour le naturaliste. Je décide donc de partir en quête du célèbre rongeur de troncs. Je me positionne à l'affût contre un vieux peuplier vers 21 heures. Pas le temps de prendre mes repères qu'une silhouette presque totalement immergée surgit de la rive d'en face. Le castor ! Il se déplace à vive allure sans en donner l'impression. C'est tout juste si je distingue des mouvements de pattes arrières et une oscillation de la queue. Très vite, l'animal dodu et robuste grimpe sur une des rares portions de berge offrant une pente douce. Il s'assied puis se toilette. Il doit faire 20 kg. Et hop, il repart dans la rivière où il semble tellement plus léger. Sa tête arrondie et sa truffe noire sont bien visibles. Tout en levant sa queue si particulière hors de l'eau, comme pour s'équilibrer, il grignote de la végétation qui flotte. Puis il replonge calmement, avec un léger effort pour courber son dos.
Merci pour ce cadeau, cher castor, à une prochaine fois j'espère.
Le 13 juin 2020 - étape#100
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