Un vignoble favorable au crapaud accoucheur
Dans le Jura bernois, un agriculteur plante un vignoble en y ajoutant des plantes et des structures favorables au crapaud accoucheur. Un projet soutenu par la Salamandre.
Dans le Jura bernois, un agriculteur plante un vignoble en y ajoutant des plantes et des structures favorables au crapaud accoucheur. Un projet soutenu par la Salamandre.
Sur la commune de Grandval, dans le canton de Berne, un terrain agricole de 6 100 m2 est en pleine transformation. Bientôt, on devrait pouvoir y entendre les notes flûtées caractéristiques du crapaud accoucheur. « Auparavant, c’était un champ de maïs avec peu d’intérêt écologique, assure Aurèle Morf, l’homme à l’origine du projet. Je souhaite en faire un vignoble cultivé de manière la plus naturelle possible, en ajoutant le maximum de structures favorables à la biodiversité. »
Pour favoriser le vivant, le viticulteur a demandé conseil à l’association Pro Natura Jura bernois. Ensemble, ils ont d’abord décidé d’aménager un plan d’eau en faveur de l’amphibien. De la taille d’une pièce de 5 francs, ce crapaud qu’on appelle aussi alyte accoucheur a la particularité de confier la garde des œufs fécondés au mâle. Le bien nommé porte sa descendance sur son dos durant quelques semaines, jusqu’à l’éclosion qui a lieu dans l’eau. « Il s’agit d’une espèce rare que l’on trouve encore dans la région. Ce nouvel étang va permettre de consolider les populations existantes et de les interconnecter », se réjouit Elisabeth Contesse, biologiste et chargée d’affaires à Pro Natura. En plus du bassin, des blocs de pierre ont été installés comme soutien au talus. Exposés au sud, ils forment un habitat idéal pour l’alyte durant sa vie adulte et terrestre.
Après la création de la retenue l’hiver passé, les travaux ont continué ce printemps avec la plantation de 1 863 pieds de vigne. « Ce sera une vigne haute d’environ 2 m qui retombe un peu comme un arbrisseau. Il est prévu de maintenir un sol enherbé et de le faire pâturer par des moutons », explique Aurèle Morf. Les avantages ?
La suppression des herbicides, le maintien de l’humidité au sol, l’apport d’engrais organiques, la diminution des ruissellements de surface et une meilleure infiltration des eaux. Un sol végétalisé contribue aussi à mieux prévenir l’érosion du terrain. C’est un cercle vertueux. La diversification de la flore entraîne à son tour celle des insectes. « Avec cette végétation au sol, j’imagine que les campagnols ne manqueront pas d’arriver. Nous avons donc créé des tas de branches pour favoriser les hermines et autres croqueurs de rongeurs », poursuit-il. Le viticulteur espère retrouver un système de régulation autonome, avec un prédateur pour chacune des espèces qui aurait tendance à proliférer dans la monoculture. Pour compléter cette oasis, le vigneron a prévu de planter des arbres fruitiers et une haie, d’installer des nichoirs à passereaux et de construire un mur en pierres sèches. A la faune de s’y installer à sa guise.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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