© Laurent Willenegger

Cet article fait partie du dossier

L’automne des mammouths

Un vrai trésor de mammouth

S'approcher du cœur de la horde sauvage. Découvrir derrière la muraille des femelles mammouth des petits jalousement gardés.

S'approcher du cœur de la horde sauvage. Découvrir derrière la muraille des femelles mammouth des petits jalousement gardés.

C'est au milieu d'une forêt de pattes larges comme des troncs séculaires et de trompes souples comme des lianes que vivent les plus jeunes mammouths. Un petit mètre de haut et pas encore de défenses. Quoique encore nourri par le lait maternel, le mammoutheau de cinq mois goûte déjà aux herbes de la steppe. Sous haute surveillance. Tout l'art des femelles qui veillent sur lui est de le soustraire aux convoitises des loups et des hyènes.

Un petit de mammouth
Les jeunes mammouths étaient probablement sevrés à l'âge de trois ans. Sept à dix ans plus tard, ils avaient doublé leur taille de naissance et multiplié leur poids par 15. C'est à ce moment que les mâles étaient chassés du clan familial. / © Laurent Willenegger

Les mères commandent

Les mammouths vivent la plupart du temps en sociétés matriarcales. Guidés par une meneuse expérimentée, les groupes comptent en moyenne une dizaine de femelles adultes généralement apparentées. Des mères, des filles, des tantes, des sœurs avec leurs petits. Ceux-ci passent l'essentiel de leur temps à jouer. C'est ainsi qu'ils apprivoisent comme chez les éléphants des codes sociaux hautement élaborés.

Avec les années, les jeunes apprennent les cérémoniaux de salutation, de dominance ou de soumission, les combats rituels et les jeux d'intimidation. Ils communiquent entre eux par la position et l'attitude de la queue, des oreilles, de la trompe. Ils se parlent côte à côte mais se livrent aussi à des conciliabules à des dizaines de kilomètres de distance grâce à des infrasons produits dans leur gorge et propagés par le sol gelé.

22 mois plus tard

Les clans familiaux se rejoignent parfois pour former de grands troupeaux. Ainsi, en été, un instinct puissant rapproche les partenaires. Ces amours estivales permettent des naissances au moment le plus favorable, soit, 22 mois plus tard, au début du printemps. L'automne occasionne d'autres regroupements liés au départ saisonnier des populations les plus nordiques vers des contrées plus clémentes. Chemin faisant, les hardes font étape près des points d'eau et dans des refuges abrités du vent.

Après une matinée passée à brouter et à jouer avec d'autres jeunes au cœur du troupeau, il faut repartir. Avec sa mère, ses tantes, ses cousins, le jeune mammouth va se rendre pour la première fois en un lieu de rendez-vous immuable sur les rives du grand fleuve. Les bêtes s'ébrouent et repartent sous l'œil d'une bergeronnette printanière. L'oiseau a profité de leur halte pour s'offrir un festin d'insectes dans l'herbe pilée. Demain, lui aussi aura disparu en direction du sud.

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L’automne des mammouths

Couverture de La Salamandre n°200

Cet article est extrait de la Revue Salamandre

n° 200  Octobre - Novembre 2010
Catégorie

Dessins Nature

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