Vive les rivières libres !
Autour de la Seine, l’association Seinormigr encourage la suppression d’obstacles sur les rivières et étudie les bénéfices pour les poissons.
Autour de la Seine, l’association Seinormigr encourage la suppression d’obstacles sur les rivières et étudie les bénéfices pour les poissons.
Pour rejoindre leurs sites de ponte, les poissons migrateurs ont besoin de remonter les rivières. Mais les barrages et autres moulins, pour beaucoup vétustes, sont autant d’obstacles infranchissables. « Cent mille ouvrages entravent les cours d’eau de France, soit environ un seuil tous les 5 km ! » Ce constat édifiant est posé par Florian Deshayes, chargé d’études de Seinormigr (Seine-Normandie Migrateurs). Une des missions de l’association, active sur le bassin versant de la Seine, est de favoriser la restauration de la continuité écologique et d’en évaluer l’efficacité.
En plus de bloquer les déplacements des anguilles, aloses ou saumons, chacune de ces barrières physiques crée une retenue en amont, appelée bief. Pauvre en oxygène faute de brassage et envasée par l’accumulation de sédiments, cette eau stagnante se réchauffe aussi plus rapidement. « Or, pour bien se développer, leurs œufs ont besoin de zones de graviers oxygénées par le courant », précise le professionnel. Un seul bief peut dégrader ces habitats précieux sur plusieurs centaines de mètres.
Favoriser la vie des rivières ne passe pas seulement par l’élimination des seuils, mais également par la restauration de bras ou de méandres. La plantation de haies permet quant à elle de consolider les berges et d’éviter la surchauffe de l’eau en été. Ces actions bénéficient aussi bien aux libellules qu’aux écrevisses et autres mollusques, crustacés ou insectes aquatiques.
“Cent mille ouvrages entravent les cours d’eau de France, soit un tous les 5 km.
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Seinormigr effectue des suivis des populations piscicoles avant et après les travaux de suppression d’obstacles. Les résultats montrent une recolonisation rapide par les poissons migrateurs des sites qui étaient inaccessibles et non fonctionnels. « Forts de ces connaissances, nous assistons les maîtres d’ouvrage dans la conception de futurs aménagements des cours d’eau », ajoute le chargé d’études.
La renaturation des rivières risque-t-elle de faire disparaître des éléments du patrimoine culturel ou historique, tels que les vieux moulins ? « Non ! rétorque Florian Deshayes. Lorsque c’est nécessaire, la structure principale est conservée et une passe à poissons est créée. » Mais ce compromis n’est pas optimal pour les migrateurs à nageoires, car les voies de passage peuvent être difficiles à trouver et retarder leur trajet. Il nous faut donc apprendre à tenir compte de leurs besoins et ne pas reproduire les erreurs d’hier pour que subsistent encore longtemps dans nos contrées des cours d’eau sauvages.
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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