Polygamie chez le cincle
Quand ils ne vivent pas en montagne, les cincles mâles entretiennent parfois plusieurs compagnes.
Quand ils ne vivent pas en montagne, les cincles mâles entretiennent parfois plusieurs compagnes.
Nous l’avons vu, Madame cincle est une amoureuse exigeante. Son prétendant doit lui offrir un territoire tout confort, avec nid sous surveillance et nourriture en abondance. Si tel n’est pas le cas, elle passe son chemin. Si Monsieur essuie le même refus de la part des autres visiteuses, il est condamné à faire tapisserie. Pour quelques semaines ou pour le reste de l’année.
A l’inverse, il arrive qu’un cincle dispose d’une superbe propriété, avec piscine et petits pavillons particuliers, qui fait baver d’envie toutes les dames de la région. D’autant qu’à quelques centaines de mètres de là, les chambres de bonne proposées ne bénéficient ni d’eau courante ni de cantine. Une même rivière n’arrose pas de la même façon tous les riverains…
Une première dame va donc frapper à l’huis du châtelain, qui l’accueille comme il se doit dans sa meilleure suite. Et lui propose même, dans la foulée, d’aller encore plus loin, si affinités. Flattée, la belle consent et devient première dame, avec nid à baldaquin et repas gastronomique.
Mais la résidence est vaste et la nourriture plantureuse. Une deuxième dame se présente à la grille du château. Le territoire est accueillant et le seigneur l’est tout autant. Dans un généreux élan du cœur, il se décide à accueillir en son giron une nouvelle élue. Histoire de ne pas laisser cette pauvrette à la rue… On murmure même dans les soupentes que le scénario peut se répéter une fois de plus.
Et voilà comment, par les hasards de la vie, un « brave » oiseau habituellement monogame peut devenir un « drôle » de polygame. Plus précisément un polygyne, parce qu’il a plusieurs femmes.
Ces cincles polygames sont très rares en montagne où les belles propriétés sont légion : les coquettes y ont l’embarras du choix. En plaine en revanche, les plus chanceux font souvent d’une pierre deux coups…
Dormir sous les ponts
Sédentaires et solitaires, les cincles se retrouvent parfois en automne ou en hiver.
Le cincle mâle est le gardien de la rivière. C’est lui qui défend ses méandres et sa cascade contre les intrus une bonne partie de l’année, surtout de janvier à fin juillet. En dehors de cette période, la concurrence est plus faible et les oiseaux plus tolérants. En automne et en hiver, on peut même assister à des regroupements dans certains secteurs favorables : parfois les cincles sont une dizaine à dormir sous les ponts les plus accueillants.
La plupart des études réalisées par baguage en France et en Suisse ont mis en évidence la sédentarité de l’espèce. Seules en Europe, quelques populations du nord de la Scandinavie entreprennent des mouvements migratoires partiels. De même en montagne, lors des épisodes de gel intense, les cincles descendent pour retrouver l’eau libre alors qu’à l’inverse, en plaine lors des périodes de sécheresse et d’étiage, les oiseaux partent à la recherche de cours d’eau plus importants et suffisamment alimentés.
Ils effectuent leurs déplacements toujours au-dessus de l’eau, en exploitant au mieux le réseau hydrographique. Lorsqu’il est exceptionnellement amené à changer de vallée ou de vallon, le cincle vole à une vingtaine de mètres de hauteur. Un exploit pour cet habitué du ras de l’onde.
Découvrez la suite du dossier sur le cincle plongeur.
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La passion du photographe Fabrice Cahez pour le cincle plongeur
Cet article est extrait de la Revue Salamandre
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