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Je m’abonneGreffer un arbre fruitier
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Amateur nature
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Adulte
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< 1h
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Automne
Apprenez à greffer un arbre fruitier. Vous participerez ainsi à la sauvegarde des vieilles variétés d’arbres qui disparaissent des vergers.
Savez-vous qu’il existe des milliers de sortes de pommes et de poires dans nos campagnes ? Patte-de-loup, court-pendu gris, belle-fleur, couillarde étrangleuse… Hélas, cette diversité disparaît petit à petit à cause de l’abandon des vieux vergers et du calibrage généralisé des fruits par l’arboriculture industrielle. Fort heureusement, ce n’est pas irréversible, à condition de se retrousser les manches. De nombreuses associations – comme Les Croqueurs de pommes en France ou Rétropomme en Suisse romande – l’ont bien compris et s’investissent dans l’inventaire et la sauvegarde des fruitiers rares.
Plus largement, tout le monde peut œuvrer à son échelle pour la conservation de ce patrimoine menacé. Vous avez déjà entendu parler du greffage ? Il s’agit de récupérer un jeune rameau pour le transplanter sur un autre pied. En se développant, la branche donnera des fruits identiques à ceux de l’arbre dont elle est issue. Alors si vous connaissez des vergers abandonnés non loin de chez vous, aiguisez votre canif et tentez l’expérience !
Matériel
- Un vieux fruitier à multiplier
- Un autre arbre qui servira de porte-greffe, déjà implanté dans votre jardin
- Un sécateur
- Un seau rempli de sable humide ou une boîte hermétique
- Un greffoir ou un couteau très bien aiguisé
- Du ruban adhésif de bricolage ou du raphia
Greffer un arbre fruitier étape par étape
Règles d’or
- Choisissez des rameaux sains avec de beaux bourgeons pour prélever les greffons.
- Etiquetez soigneusement tous les rameaux greffés pour ne pas oublier leur provenance.
Et encore…
- Réaliser une greffe n’est pas évident et toutes les tentatives n’aboutissent pas. Faites-en plusieurs pour augmenter vos chances de succès. Les résultats seront meilleurs si greffons et porte-greffe sont de même espèce (pommier sur pommier par exemple).
- Vous pouvez apporter vos greffons à un pépiniériste qui les greffera pour vous. Les pépinières vendent aussi des porte-greffes prêts à planter.
Qui croqua la pomme ?
Le pommier sauvage est-il l’ancêtre des arbres de nos jardins ? Etonnamment, le fruit le plus cultivé d’Europe serait plutôt issu d’un lointain cousin oriental… après l’intervention d’un arboriculteur inattendu.
Nos haies et forêts abritent de nombreux fruitiers sauvages qui intéressent beaucoup les oiseaux, les insectes, les rongeurs… et les humains. Les petits trésors dorés du pommier des bois, Malus sylvestris, étaient déjà récoltés au Néolithique. Et pourtant, cet arbre ne serait pas l’ancêtre de nos variétés domestiques. D’après la génétique, il s’agirait plutôt d’une espèce d’Asie centrale, Malus sieversii, qui produit des pommes de bonne taille, colorées et savoureuses sans aucune intervention humaine. On pense que ce sont les ours qui ont effectué une sélection en mangeant en priorité les gourmandises les plus grosses et sucrées, puis en dispersant les pépins dans leurs crottes. Au fil des générations, cette préférence aurait favorisé les arbres aux fruits les plus appétissants, donnant naissance à d’innombrables variétés « naturelles ».
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Cet article est extrait de la Revue Salamandre