Invitez les hirondelles chez vous

Après des mois de silence, un gazouillis familier retentit devant la maison. Les hirondelles sont revenues ! Une, deux, peut-être trois… Tout juste arrivées d’un incroyable périple de plus de 5 000 km, par-dessus mer et désert. Il est si bon de les entendre à nouveau ! Qui a bien pu décréter que ces charmantes voyageuses ne faisaient pas le printemps ? Bien sûr que si, ça me semble évident en cet instant ! Leur bavardage enjoué est comme un doux rayon de soleil après un long hiver.

Une ombre plane pourtant depuis plusieurs décennies sur ces oiseaux si populaires. Leurs effectifs sont en nette régression partout en Europe. Les granges et étables ouvertes où elles s’installaient autrefois sont de plus en plus fermées à double tour. Le goudron recouvre souvent les chemins de campagne où elles trouvaient la boue pour construire leur nid. Quant aux insectes dont elles se délectent, ils disparaissent en masse, victimes des pesticides et de la banalisation des paysages.

Dans cette situation, ces gracieux volatiles ont bien besoin d’un coup de pouce. La solution n’est pas si compliquée : quelques astuces en guise d’invitation, un peu de tolérance pour une bonne cohabitation, un jardin vivant sans produits chimiques et le tour est joué. N’attendez plus et ouvrez votre maison à ces messagères des beaux jours !

Installez un nichoir à hirondelles

Sciez une trappe d’au moins 15 cm de côté dans la porte d’une dépendance (grange, atelier…). Fixez-la à l’aide de charnières. / © David Melbeck

© David Melbeck

© David Melbeck

© David Melbeck

© Frédéric Fève / Biosphoto

© David Melbeck

Règles d’or

• Veillez à installer les nichoirs et les planchettes hors d’atteinte des chats, fouines et autres maraudeurs.
• Ne fermez jamais les accès aux pièces occupées durant la période de reproduction, d’avril à septembre !
• Nettoyez les planches anti-fientes chaque hiver.

Et encore…

Vous pouvez trouver des nichoirs auprès d’associations de protection des oiseaux, par exemple Vogelwarte (Suisse) ou la LPO (France).

Les cousines bâtisseuses

Chez les hirondelles, tout le monde est architecte ! Parmi les quatre espèces les plus courantes dans nos régions, chacune a sa spécialité.

© Marco Preziosi © Serge Nicolle © Serge Nicolle © Jean Chevallier

Campagnarde avant tout, l’élégante hirondelle rustique était autrefois abondante autour des petites fermes. Elle s’établit uniquement dans les bâtiments, avec un penchant pour les étables. Elle maîtrise parfaitement la technique du torchis, mélangeant boue et débris végétaux pour une construction renforcée. L’hirondelle de fenêtre préfère les villes et villages. Son nid fait exclusivement de terre est généralement installé sous l’avancée d’un toit. Petite particularité, il est presque entièrement clos, seulement percé d’une étroite ouverture sur le côté. Habitante des parois escarpées, l’hirondelle des rochers accroche sa demeure à flanc de falaise ou de bâtiment, sous un surplomb qui la protège de la pluie. Originale de la famille, l’hirondelle de rivage s’établit dans un terrier qu’elle creuse elle-même, le plus souvent dans la berge sablonneuse d’une rivière ou dans une carrière.