Plantez des vieilles variétés de légumes dans votre jardin

Le soleil réchauffe timidement le sol. Même si ce n’est pas encore le printemps, il est déjà temps de penser à ce que vous planterez au potager. L’occasion de relever un double défi : booster la vie sauvage sur votre lopin de terre et en faire un conservatoire pour la biodiversité domestique !

Pour y parvenir, le choix des variétés potagères est essentiel. Délaissez les hybrides dits F1, gourmands en eau et en engrais. De plus, leurs descendants n’ont pas les mêmes caractéristiques que leurs parents, ce qui oblige à acheter des semences tous les ans. Optez plutôt pour les formes cultivées rares ou anciennes. Vous vous ouvrirez alors à un monde inégalable de diversité, de goûts et de couleurs. De plus, ces variétés de légumes dites fixées sont capables de produire des graines fertiles, à récolter et semer d’année en année. Ainsi multipliées depuis des générations, elles sont acclimatées aux conditions locales et résistent bien aux maladies. Quand ce sera à votre tour de perpétuer ces semences paysannes, vous pourrez laisser fleurir et grainer quelques légumes, ce qui profitera aussi à la faune sauvage. Les fleurs de vos choux, chicorées, blettes, poireaux et carottes seront prises d’assaut par les insectes pollinisateurs.

Les tomates paysannes, autofertiles, se prêtent particulièrement bien à cet exercice. C’est le moment idéal pour les semer au chaud et les chouchouter pour les repiquer plus tard. Rose de Berne, douce de Picardie, Sainte Lucie… Parmi les 4 000 variétés cultivées en Europe, choisissez-en une originale, adaptée aux spécificités régionales, résistante à la sécheresse et très goûteuse bien sûr !

Comment faire ?

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Et encore…

• Optez pour une méthode de jardinage sans labour profond qui préserve les vers de terre et autres auxiliaires.
• Ajoutez un peu de poudre de charbon de bois sur les semis pour éviter les maladies.
• Arrosez régulièrement avec de l’extrait d’ortie dilué dans de l’eau en guise d’engrais naturel.
• Lors de la récolte, récupérez les graines de tomates saines et vigoureuses pour les semer l’année suivante et perpétuer la variété.

Règles d’or

• Les graines de tomates ont besoin de chaleur pour germer, puis d’eau et de lumière pour pousser.
• Arrosez les jeunes pousses à leur pied pour éviter de mouiller leurs feuilles.

Du potager à la forêt jardinée

Laisser de la place aux plantes sauvages et inviter les arbres et arbustes conduit l’écosystème du potager vers un équilibre stable, un peu comme une forêt. Moins d’huile de coude pour davantage de biodiversité !

© Lorenzo Dotti © Jean Chevallier © Marco Preziosi 

Dans une parcelle désherbée au strict minimum, les plantes spontanées côtoient vos légumes anciens sans leur porter préjudice. Mourons, fumeterres, capselles et cardamines sont ici chez eux. L’herbe rase autour du potager est le domaine de la pâquerette, du pissenlit et du plantain qui tolèrent le piétinement. Ces adventices protègent le sol, le nourrissent et attirent une foule d’auxiliaires. Leurs semences font le bonheur des verdiers, pinsons et autres amateurs de graines.

A côté, l’herbe plus haute abrite les habitants de la prairie. S’il n’est pas fauché, ce petit coin se transforme alors en friche, royaume des decticelles et autres sauterelles. Là, les plantes bisannuelles peuvent s’installer en compagnie de quelques arbustes pionniers.

La haie offre un refuge à de nombreux petits animaux, comme la grenouille rousse. Enfin, les arbres fruitiers confèrent à la zone cultivée devenue forêt jardinée tout son potentiel : production décuplée, restauration du sol, du cycle de l’eau… En maintenant ces différentes strates végétales sur votre terrain, votre jardin deviendra à coup sûr une formidable réserve de vie.