Un protège cahier en écorce de bouleau

A chaque arbre son écorce. Si certains la développent épaisse et coriace, le bouleau a opté pour une liquette tellement fine qu’elle se décolle en lambeaux avec l’âge. Mais ne vous y trompez pas : derrière son aspect délicat, elle cache une formidable résistance.

Cette peau lisse et pâle est en effet gorgée de substances aux propriétés épatantes. La principale, appelée bétuline, tire son nom du latin Betula qui signifie... bouleau. C’est ce composé qui lui donne sa couleur blanche si singulière. Cette teinte claire, loin d’être une simple coquetterie, permet de réfléchir les rayons du soleil et donc d’atténuer le réchauffement du tronc. Une astuce particulièrement utile en hiver où des écarts de température fortement marqués entre le jour et la nuit risqueraient de l’endommager.

En plus de cela, la bétuline a un effet redoutable contre les virus et les bactéries qui pourraient s’en prendre au végétal. Elle est d’ailleurs étudiée en pharmacologie pour concevoir de nouveaux remèdes antiviraux ou anticancéreux. Ainsi protégée, l’écorce du bouleau est si tenace qu’elle se décompose moins vite que le bois lui-même. Elle peut même subsister des années après la mort de l’arbre.

Cette robustesse avait déjà été remarquée par nos ancêtres. Dans toutes les régions boréales où ce feuillu pousse en quantité, son enveloppe parcheminée a trouvé des usages innombrables : vannerie, revêtement de maisons ou d’embarcations, support pour l’écriture, confection d’œuvres d’art… Alors à votre tour, récoltez quelques lanières d’écorce sur un arbre mort et faites-en une nouvelle peau pour votre carnet préféré. Au bouleau !

Bouleau

Feuilles pointues et doublement dentées

Arbre atteignant 25 m de haut

Ecorce blanche et lisse, pouvant être crevassée et noire à la base du tronc

• Betula pendula & Betula pubescens
• Habitat : tourbières, forêts humides ou d’altitude
• Saison de récolte : toute l’année
• Partie utilisée : écorce d’un arbre mort

Carnet d’écorce

Matériel

• Des lambeaux d’écorce de bouleau, les plus fins possibles
• Un carnet à couverture rigide (dimension au choix)
• De la colle blanche (colle à papier ou à bois)
• Un large pinceau de bricolage
• Du papier journal
• Deux morceaux de carton plus grands que le carnet
• Un objet lourd (par exemple un gros livre)
• Une bande de kraft gommé (disponible en papeterie)

Préparation

1. Découpez des bandes d’écorce de bouleau aussi longues que la largeur du carnet, en nombre suffisant pour couvrir les deux faces.
2. Badigeonnez-les de colle avec le pinceau et disposez-les de part et d’autre de la couverture en appuyant bien pour chasser l’excès de glu.
3. Placez un morceau de carton sur une surface plate, ajoutez trois feuilles de papier journal, puis déposez le cahier fermé dessus. Recouvrez de trois nouvelles couches de journal, du deuxième morceau de carton et terminez en posant le poids pour presser le carnet. Laissez la colle prendre une nuit puis dégagez délicatement le tout en vérifiant que le papier journal n’a pas collé.
4. Couvrez la tranche et les bordures de kraft gommé, en humidifiant son côté brillant avant de l’appliquer.

Apprenez-en plus sur le bouleau dans la Minute Nature.